SOCIETE | KINSHASA : La baisse du prix du maïs révèle les dysfonctionnements des barrières routières
Alors que le prix du sac de maïs de 100 kg a chuté de 25 % à Kinshasa, passant de 200 000 à 150 000 francs congolais, une question persiste : cette baisse aurait-elle pu être plus importante sans les multiples barrières qui étouffent le transport des marchandises en RDC ?
La vice-primature de l’Économie attribue cette diminution à une surabondance de maïs sur les marchés de la capitale. Les vendeurs confirment la tendance, avec des prix au détail également en baisse. Pourtant, selon des agents du ministère dépêchés sur le terrain, cette réduction aurait pu être plus marquée sans les obstacles logistiques qui grèvent le coût du transport.
Les barrières, souvent tenues par des militaires ou des agents non habilités, alourdissent considérablement le prix final des denrées. Ce constat a été soutenu par un gestionnaire d’un camion de transport cité par la Radio Okapi. Ce dernier révèle avoir dû payer près de 700 dollars en frais illégaux pour parcourir l’axe Kinshasa-Kikwit. « Si ces barrières disparaissaient, le sac de maïs coûterait encore moins cher », affirme un agent économique dans les propos rapportés par la même source.
Malgré cette embellie, certains commerçants résistent à la diminution des prix, évoquant une spéculation persistante. Une situation qui illustre les distorsions du marché congolais, où l’informel et la taxation abusive continuent de peser sur le pouvoir d’achat des ménages.
Cette baisse du prix du maïs met en lumière un problème structurel : la libre circulation des biens reste entravée par des barrières illégales. Les économistes appellent à une intervention ferme des autorités pour fluidifier le trafic et réduire les coûts, afin que les consommateurs bénéficient pleinement des fluctuations positives du marché.
En attendant, les Kinois profitent de cette accalmie, tout en espérant que la lutte contre les barrières routières devienne une priorité gouvernementale.
Josué KEFEBE
