DIPLOMATIE | L’Assemblée Parlementaire Francophone en mission de médiation entre la RDC et le Rwanda
Une délégation de l’Assemblée Parlementaire Francophone (APF) va entamer ce lundi une mission de bons offices entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, dans un contexte de tensions persistantes entre les deux pays. Cette médiation, prévue sur deux jours à Kinshasa avant un déplacement à Kigali, vise à rétablir un dialogue constructif et à apaiser les relations marquées par des accusations réciproques de soutien aux groupes rebelles.
La délégation, composée de parlementaires francophones, a prévu une série de rencontres avec les principales institutions et acteurs politiques congolais. Au programme :
• Une audience avec le président Félix Tshisekedi
• Des échanges avec les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale
• Des discussions avec les députés de l’opposition et ceux membres de la section APF-RDC
• Des consultations avec la société civile, la MONUSCO, les confessions religieuses et certains membres du gouvernement
Après ces rencontres à Kinshasa, les émissaires se rendront à Kigali pour rencontrer les autorités rwandaises. L’objectif affiché est de « favoriser le dialogue et la recherche de solutions pacifiques », selon une source proche de la mission.
Cette initiative intervient alors que les relations entre la RDC et le Rwanda sont au plus bas. Kinshasa accuse Kigali de soutenir le mouvement rebelle M23, actif dans l’Est du pays, tandis que le Rwanda dénonce des provocations et la présence de groupes armés congolais hostiles à son gouvernement.
La communauté internationale, dont l’Union africaine et l’ONU, suit de près cette médiation, espérant éviter une escalade dans une région déjà fragilisée par des décennies de conflits. L’APF, forte de son réseau parlementaire francophone, joue ici un rôle d’intermédiaire neutre, bien que son influence reste à démontrer sur un dossier aussi complexe.
Si les chances d’une percée diplomatique immédiate semblent minces, cette mission pourrait ouvrir la voie à des discussions plus formelles. Les observateurs s’interrogent cependant sur la réceptivité des deux camps, tant les positions apparaissent figées.
Pour la RDC, l’enjeu est de faire reconnaître par la communauté francophone les « agressions rwandaises ». Pour le Rwanda, il s’agit de dissiper les accusations et d’obtenir des garanties sécuritaires. Entre les deux, l’APF devra faire preuve d’équilibre pour ne pas être perçue comme partiale.
Josué KEFEBE
