FINANCE | La RDC en attente d’un appui budgétaire de 600 millions USD de la Banque mondiale pour 2024

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) devrait prochainement bénéficier d’une nouvelle enveloppe de 600 millions de dollars de la Banque mondiale au titre d’appui budgétaire pour l’année 2024. L’annonce a été faite par le Dr Albert G. Zeufack, Directeur pays de l’institution pour l’Angola, le Burundi, la RDC et Sao Tomé-et-Principe, lors d’un échange avec la presse à Kinshasa.
Selon le responsable, le déblocage de ces fonds ne dépend plus que de l’approbation finale du Conseil d’administration de la Banque mondiale, attendue entre fin mai et début juin. Cette décision sera accompagnée d’une matrice de réformes visant à améliorer la gouvernance économique et financière du pays.
« Les réformes sur lesquelles nous avons discuté et convenu, notamment les arrêtés et décrets, ont déjà été pris avant la soumission au Conseil. Une grande partie de ces mesures concerne le climat des affaires », a précisé Albert Zeufack. Parmi les principales actions figurent :
• La réforme des tribunaux de commerce ;
• La lutte contre les saisies intempestives des comptes des entreprises publiques ;
• L’aménagement des zones industrielles ;
• L’obligation de déclaration des biens pour les fonctionnaires et leurs familles.
Le directeur pays a également souligné des mesures spécifiques concernant les entreprises publiques, notamment la Société Nationale d’Électricité (SNEL), dont la stabilité financière est jugée cruciale pour le développement du mégaprojet Inga.
« Nous avons convenu, avec l’accord du Président de la République, que les Conseils d’administration des entreprises publiques seront désormais recrutés par concours », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité d’une gestion plus transparente.
Initialement prévu à 500 millions de dollars, le montant a été réévalué à la hausse après un examen approfondi des réformes proposées par Kinshasa. « À Washington, nous avons constaté que les réformes étaient solides, mais leur mise en œuvre reste un défi », a expliqué Zeufack.
Il a rappelé que la RDC avait reçu 250 millions USD en 2022, puis 500 millions en 2023, marquant ainsi une progression dans l’engagement du pays en faveur des réformes économiques.
Interrogé sur les conditions requises pour un appui budgétaire, Zeufack a énuméré plusieurs critères macroéconomiques :
• Un écart inférieur à 30 % entre le taux de change parallèle et le taux officiel ;
• Un déficit budgétaire maîtrisé (moins de 5 à 10 %) ;
• Une gestion rigoureuse des recettes publiques.
« Si le cadre macroéconomique est stable, nous pouvons octroyer un appui, même sans programme avec le FMI. Mais si un accord existe avec le Fonds et qu’il dérape, cela devient un signal d’alerte », a-t-il précisé.
L’appui budgétaire de la Banque mondiale reste un pilier essentiel du programme de développement de la RDC, contribuant à la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des services publics et la promotion d’une croissance durable.
Cependant, malgré ces financements, des défis persistent, notamment en matière de transparence et de gouvernance. Les observateurs attendent de voir si les réformes promises seront effectivement appliquées pour garantir un impact réel sur l’économie congolaise.
Josué KEFEBE