TRIBUNE | Kabila devant la justice ? Le Sénat congolais se penche sur la levée de son immunité

TRIBUNE | Kabila devant la justice ? Le Sénat congolais se penche sur la levée de son immunité

L’ancien président de la RDC, accusé de trahison et de crimes contre l’humanité, pourrait voir son statut de sénateur à vie être remis en question. Une affaire explosive qui divise déjà la classe politique.

Une décision historique en préparation

La République Démocratique du Congo s’apprête à vivre un moment politique crucial. Ce jeudi, le Sénat examinera une demande explosive : la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, sénateur à vie et ancien chef de l’État.

Dans son réquisitoire, l’auditeur général des Forces armées (FARDC) accuse Kabila de trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, en lien avec les violences dans l’Est du pays. Les autorités affirment détenir des “preuves accablantes” impliquant l’ex-président dans une “collusion avec le Rwanda” et le mouvement rebelle M23.

Une procédure sous haute tension

Le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, a assuré que l’examen de cette demande se ferait “conformément à la Constitution”. Mais la manœuvre est loin de faire l’unanimité.

Du côté du Front Commun pour le Congo (FCC), la colère gronde. Raymond Tshibanda, porte-parole de ce regroupement politique, dénonce une “violation de la Constitution” et rappelle que Kabila, en tant qu’ancien président élu, bénéficie d’un statut “inaliénable”. Pour eux, toute poursuite nécessiterait un vote des deux tiers du Parlement réuni en Congrès.

Un climat politique électrique

Cette affaire survient dans un contexte déjà tendu, marqué par la guerre contre le M23 et les accusations récurrentes de Kinshasa contre le Rwanda. Pour certains observateurs, cette initiative judiciaire pourrait être perçue comme une chasse aux opposants.

Seth Kikuni, ancien candidat à la présidentielle, y voit une “manœuvre d’intimidation”, tandis que des défenseurs des droits humains, comme Me Jean-Claude Katende (ASADHO), appellent à “respecter scrupuleusement la procédure”.

Et maintenant ?

Si le Sénat donne son feu vert, Joseph Kabila pourrait devenir le premier ancien président congolais à faire face à des poursuites judiciaires. Une décision qui pourrait enflammer le pays ou, au contraire, marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité.

Une chose est sûre : tous les regards sont désormais braqués sur la haute assemblée. L’histoire s’écrira demain.

Par Josué KEFEBE

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Rédaction | Excellence info |

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