JUSTICE | Matata Ponyo condamné à 10 ans de travaux forcés : l’affaire Bukanga-Lonzo entache l’héritage d’un ancien Premier ministre

JUSTICE | Matata Ponyo condamné à 10 ans de travaux forcés : l’affaire Bukanga-Lonzo entache l’héritage d’un ancien Premier ministre

La Cour constitutionnelle rend un verdict sévère pour détournement de fonds, tandis que l’ancien dirigeant dénonce une justice instrumentalisée.

L’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo a été condamné ce mardi à une peine de 10 ans de travaux forcés par la Cour constitutionnelle dans le retentissant dossier Bukanga-Lonzo, une affaire de détournement de fonds publics estimés à plus de 200 millions de dollars. Outre cette condamnation, le magistrat a prononcé une interdiction de cinq ans pour Matata Ponyo d’exercer son droit de vote et de se porter candidat à toute élection après l’exécution de sa peine. La Cour a également ordonné la confiscation de ses biens, ainsi que ceux de ses co-accusés, et a exclu toute possibilité de libération conditionnelle.

Un projet ambitieux devenu symbole de malversations

Lancé en 2014, le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo devait être un fleuron de la politique agricole de la RDC, promettant autosuffisance alimentaire, création d’emplois et modernisation du secteur agricole. Pourtant, malgré les 285 millions de dollars injectés par l’État, les résultats ont été loin des attentes. Une enquête menée par l’Inspection Générale des Finances (IGF) a révélé d’importantes irrégularités, conduisant à ce procès hautement médiatisé.

Matata Ponyo dénonce une “justice aux ordres”

Dans une déclaration virulente, l’ancien chef du gouvernement a fustigé une décision qu’il estime politiquement motivée. Il a notamment évoqué l’éviction du professeur Dieudonné Kaluba, éminent constitutionnaliste, de la Cour constitutionnelle. “Il a été écarté comme un vulgaire va-nu-pieds, en violation flagrante de la Constitution, pour avoir refusé de se plier aux injonctions de la présidence”, a-t-il affirmé, laissant planer le doute sur l’indépendance de la justice dans cette affaire.

Une condamnation sans appel

La sévérité de la peine témoigne de la volonté des juges de frapper un grand coup dans la lutte contre la corruption. Outre les travaux forcés, la décision inclut une amende proportionnelle aux sommes détournées et une interdiction définitive de réhabilitation, scellant ainsi le sort judiciaire de l’ancien Premier ministre.

Cette condamnation marque un tournant dans l’histoire politique congolaise, rappelant que même les plus hautes sphères du pouvoir ne sont pas à l’abri des poursuites. Reste à savoir si cette décision apaisera l’opinion publique ou alimentera davantage les critiques sur l’équité de la justice congolaise.

Josué KEFEBE

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Rédaction | Excellence info |

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