TRANSPORT/TRIBUNE | Une nouvelle régulation des poids lourds pour lutter contre les embouteillages… une mesure déjà éprouvée et inefficace ?
Le gouvernement provincial de Kinshasa tente, une fois de plus, de résoudre le problème chronique des embouteillages en s’attaquant aux véhicules poids lourds. À partir de ce mercredi, les camions de plus de 20 tonnes, transportant des matériaux de construction, des boissons ou assurant des livraisons pour les bars, sont interdits de circulation en journée dans la capitale. Ils ne pourront désormais rouler qu’entre 22h et 5h du matin, sous peine de sanctions.
Cette décision, annoncée par le ministre provincial des Transports, Bob Amisso Yoka, intervient dans un contexte auquel les embouteillages paralysent Kinshasa depuis des mois. Les principales artères sont régulièrement saturées, impactant travailleurs, élèves et enseignants, souvent contraints de parcourir de longues distances à pied.
Une solution répétée… mais aux résultats contestables
Pourtant, cette mesure n’est pas nouvelle. Le gouvernement provincial avait déjà tenté, ces derniers mois, d’instaurer une circulation alternée sur certains axes, avant de l’abandonner face à son inefficacité. La régulation des poids lourds a également été testée par le passé, sans succès durable.
Alors, pourquoi persister sur la même voie ? Les critiques pointent un manque de solutions structurelles : un réseau routier insuffisant, une absence de transports en masse fiables et une urbanisation anarchique. Sans une approche globale, cette nouvelle interdiction risque de ne servir qu’à déplacer le problème, sans le résoudre.
Les Kinois, eux, attendent des résultats concrets. Mais pour l’instant, l’histoire semble se répéter : des mesures temporaires, des annonces, puis un retour à la case départ. La balle est désormais dans le camp des autorités pour prouver que cette fois-ci, la stratégie sera différente.
Josué KEFEBE
