TRIBUNE | L’Union Africaine : entre mémoire des pionniers et désillusion des peuples

L’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui devint l’union africaine (UA) en juillet 2002 à Durban, en Afrique du Sud, suite à une décision prise en septembre 1999 par l’organisation pionnière, de mettre en place une nouvelle organisation continentale à l’effet de consolider ses acquis, celle-ci a été créée par l’empereur Haïlé Sélassié Ier le 25 mai 1963.
Cette organisation inter-étatique qui a fêté ses 62 ans depuis sa création, le 25 mai de cette année, se doit de missions nobles notamment défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de ses États membres; accélérer l’intégration politique et socio-économique du continent; promouvoir et de défendre des positions africaines communes sur les questions d’intérêt pour le continent et ses peuples.
En tenant compte de ces missions salutaires dont l’union africaine s’est fixée à sa création; cependant, il est à s’interroger sur l’impact de celles-ci quant au fonctionnement du continent…
Pendant que l’UA fête ses 62 ans d’existence, y a des questions qui taraudent l’esprit des peuples africains en général, du fait que le continent est caractérisé par des guerres entre états membres, des tensions entre chefs d’États, des divisions entre peuples…. D’où, le rôle que joue cette organisation quant à l’unification, la pacification et le développement de l’Afrique s’avère hypothétique…
Cependant, à l’occasion du 62e anniversaire de la fondation de l’Union Africaine (anciennement Organisation de l’Unité Africaine), le Président du Parlement Panafricain, Chief Fortune Charumbira, a livré une déclaration vibrante et pleine de solennité, appelant à la justice, à la mémoire et à l’unité pour bâtir une Afrique souveraine, équitable et tournée vers l’avenir.
Ceci témoigne combien l’union africaine s’est déjà vidée de toute substance quant à ce qu’on attend d’elle pour ce qui est d’une Afrique susceptible de faire face à l’impérialisme et au néocolonialisme.
L’héritage des pionniers de 1963 qui, visait une Afrique émancipée, unie et actrice de son propre destin, reste sans application.
À quoi bon de parler de l’union africaine alors que la dignité des peuples africains reste bafouée par ceux qui imposent leurs lois, et que les inégalités gagnent toujours du terrain.
Les africains attendent une union africaine qui favorise le dialogue continental, la reddition de comptes, et la promotion de politiques inclusives et progressistes; une Afrique où tous se lèvent, non pas en tant qu’États fragmentés, mais en tant qu’une seule Afrique, qui s’exprime avec audace en faveur de la justice, de la paix et d’un avenir prospère qui ne laisse aucun Africain de côté.
Rédaction